JOEY GILMORE : Respect the Blues (2016)

Allez, encore une fois ! Oui, la Floride est bien le pays de la bonne musique ! Joey Gilmore le prouve encore à soixante-quatorze ans avec ce disque qui suinte le blues et les guitares fumantes. Il a chopé le virus quand, tout jeune, il allait se faire couper les cheveux (le barbier du coin jouait de la gratte). Il est devenu un bluesman apprécié et respecté en Floride mais il a aussi pas mal bourlingué à travers les States, exportant son « Southern blues » hors des frontières de l’état. Il a notamment partagé la scène avec James Brow, Etta James ou Little Milton. Joey a toujours la pêche et sa guitare chante merveilleusement cette musique intemporelle. Son groupe assure efficacement et compte dans ses rangs un manieur de six-cordes sacrément doué. Papa Joey excelle dans tous les styles, du Chicago blues (« Night time is the right time ») au rhythm’n’blues cuivré à la BB King (l’entraînant « Can’t kill nothin’ »). Il connaît ses classiques et propose également un blues lent (« This time I’m gone for good » avec la chanteuse Edlene Hart), un blues en mode mineur avec harmonica (« Brownskin woman ») ainsi qu’un titre soul/twist (« A little love »). Toutes ces chansons sont naturellement parsemées de superbes solos de guitare. « Breakin’ up somebody’s home » se fait également remarquer avec un solo de gratte « killer » avec effet wah wah. Pour finir, deux morceaux décrochent la distinction honorifique de meilleurs titres de l’album. Tout d’abord, « Man of the world » qui fait taper du pied sur un tempo médium avec un solo de guitare ancré dans les racines du blues. Ensuite, le mélodique « Soul survivors » à l’ambiance soul et au superbe solo de six-cordes qui sonne presque sudiste. Rien à dire ! On connaît d’où ça vient, on sait où on va. Un travail impeccable ! Avec un artiste de la trempe de Joey Gilmore, on ne peut que respecter le blues !
Olivier Aubry